Les agents de Pôle-emploi n’ont pas les moyens de leur fonction et loin s’en faut, de plus en plus de chômeurs et de moins en moins solutions. Nous l’avions dit au moment de la fusion ANPE / ASSEDIC : « c’est celui qui paie l’orchestre qui choisit la musique ». Comment penser que celui qui gère l’argent sera indépendant ? Et pourrait rester attaché à sa fonction de service public.
En clair, aujourd’hui ce qu’on demande aux agents de pôle-emploi c’est de participer à la délation, au flicage, aux contrôles, aux radiations, Pôle-emploi qui symbolise le nec plus ultra du dysfonctionnement.
Pour les chômeurs, au mieux des formations, des stages de techniques de recherches d’emploi parce que des emplois, il y en a bien peu, trop peu, presque pas, alors des emplois en CDI, correctement rémunéré ça ne court pas les rues.
Il y aurait de plus en plus d’agressions, mais la première des agressions, celle qui déclenche le désespoir n’est-elle pas la situation des chômeurs eux-mêmes, leur manque de perspectives ?
Et comment pourrait-il en être autrement, quand on est maltraité, infantilisé, stigmatisé, il convient de tout faire pour qu’il n’y ai plus d’agressions, pas en mettant des cameras, des vigiles, des sas de sécurité, en participant d’une politique sécuritaire, mais en rendant droit et dignité aux premières victimes des banques, des grands patrons, des actionnaires.
Les salariés de Pôle-emploi sont soumis à des charges de travail ingérables, avec une rentabilité en termes d’abattement qui pèse considérablement sur une réelle efficacité dans l’accompagnement des chômeurs.
Les chômeurs de l’Apeis soutiennent sans conditions les salariés de Pôle-emploi et exigent avec eux des conditions de travail dignes et décentes, les moyens de remplir leur mission afin qu’ils ne soient pas des agents de contrôles, de délation et de répression.
Villejuif le 14 novembre 2011
Philippe Villechalane
Porte parole
