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Sans emploi, kesako ?
février 2001

Se retrouver sans emploi, c’est ne plus être employé, sans savoir si on reste ou restera « employable ».
C’est durant un laps de temps plus ou moins long, ne plus avoir le « droit » de se faire exploiter.
Est-ce à dire qu’entre le moment ou on est employé et la minute d’après ou on ne l’est plus, on n’est plus le même ?

Il semble pourtant que l’on soit identique, avec les mêmes capacités, les mêmes compétences, le même savoir-faire, la même expérience, la même force de travail à échanger contre le droit et les moyens de la reconstituer.
Tout va changer, on est le même mais différent et pas seulement pour ce qui est de l’argent, bien que ce soit un aspect essentiel sur lequel je reviendrais.

Ce qui va changer c’est à la fois le regard des autres et son propre regard porté sur les autres, proches et moins proches.
On ne va plus être perçu comme le même individu et on ne verra plus les autres tout à fait de la même façon.

Son positionnement va changer, ses rapports et son environnement vont être différents, sa place et son rôle vont être modifié.
On va penser, peut-être inconsciemment, au bout d’un certain temps, que si on n’est pas employé, son utilité sociale, son apport aux autres, à la société sont remis en cause et par conséquent qu’on ne sert pas à grand chose.

Par contre on dispose de temps, de beaucoup de temps, pour rechercher un emploi ou une formation, répondre aux multiples tracasseries administratives et aux nombreux contrôles mais aussi pour exercer une ou des activité(s).
Activité(s) socialement et citoyennement utile mais sans valeur marchande et donc pas vraiment prise en compte ou tout du moins au sérieux.

Un aspect n’est jamais mis en avant, c’est que le temps libéré par le non-emploi permet de réfléchir à des tas de sujets que le rythme de l’emploi rend difficile.
Comme par exemple le sens du travail, sa nature, son organisation, sa réelle valeur et dés lors l’approche peut devenir très différente.

Je pense qu’il faut avant d’aller plus loin, faire la différence entre emploi et travail. Il y a dans l’emploi la notion liée au marché et par conséquent à ce qui l’accompagne ou le motive quasi obligatoirement : rentabilité, dividendes et profits, mais aussi l’exploitation ainsi que la nature même du contrat de travail qui intègre et dans lequel figure noir sur blanc, la notion de subordination.

Du travail il y en à beaucoup, ne serait-ce que pour satisfaire les immenses besoins élémentaires non satisfaits de par la planète.
L’emploi salarié et donc le salariat n’est pas la forme finie du travail. Avoir une activité est essentielle, c’est exister, c’est avoir des échanges, de l’enrichissement, de l’utilité, de l’épanouissement, cela peut-être l’assouvissement d’une passion.

La question du revenu est centrale, d’ailleurs avoir un emploi ne protège pas ou plus contre la pauvreté, tant la précarité s’est installé et les conditions de travail terriblement dégradées.
Afin que le travail se libère, s’affine, devienne plus intéressant et utile, afin aussi que le chômage soit éradiqué, il faut proposer le maintien d’un revenu digne et décent permettant de fonctionner dans des conditions « normales ».

Nous sommes pourtant contre le revenu universel ou d’existence, car tout ne se résume pas aux questions financières.
Il faut répondre favorablement aux urgences, qu’elles s’expriment ou non et dans le même temps tout faire pour l’accès universel à l’égalité, aux droits, au savoir, à la connaissance et à la culture.

Le 18 février 2001.


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