
Qu’est ce qu’ils y connaissent à la pénibilité tous ces « beaux messieurs » comme on disait jadis ?
Qu’est ce qu’ils en savent des cadences, des transports sans fin, des horaires décalés, du stress, du travail posté, du rendement imposé, des boulots à la chaîne, des petits boulots, des charges pénibles, dangereuses qui éliment, laminent, usent peu à peu, des accidents du travail et des maladies professionnelles, des emplois de terrassement, de mineur… des difficultés du quotidien, des avenirs qui ne produisent que de l’incertitude et de la peur ?
En réalité ce n’est même pas qu’ils n’y connaissent rien, c’est qu’ils s’en foutent, leur seul argument c’est l’allongement de durée de vie, pourtant nous savons que les ouvriers vivent en moyenne dix ans de moins que les cadres, combien de moins que les actionnaires et les grands patrons ?
Et les chômeurs, les précaires, les salariés qui n’arriveront jamais à l’âge de la retraite parce que la vie est trop dure à supporter, qu’est ce qu’ils en pensent ? Et ceux qui arrivent cassé, brisé, en miettes, qu’est ce qu’ils en pensent ?
Il y a un problème de cotisations sociales, soit, et bien créons des emplois pour les jeunes et les chômeurs qui n’en trouvent pas plutôt que de maintenir au boulot des salariés qui souvent n’en peuvent plus et n’aspirent qu’a profiter un peu de la vie dans des conditions qui doivent être décentes.
Y’en à marre de les entendre parler d’avenir, de bien commun, de nécessité de la réforme alors que dans le même temps, ils laissent les milliardaires continuer de s’enrichir de façon éhonté, qu’ils font des cadeaux avec notre pognon à Bernard Tapie, qu’ils protègent farouchement les intérêts de leurs riches amis.
Dans le même temps voyez l’état de l’éducation nationale, des transports, de la recherche, de la santé publique, comptez le nombre de femmes, d’hommes, de familles sans domicile fixe, de celles et ceux à qui on coupe l’électricité, de celles et ceux qui ne savent pas quoi donner à manger à leurs gosses.
Il n’y à pas de fatalité, ils font des choix, ceux de leur camp, faisons les nôtres, ceux du notre, ne les laissons pas faire, les droits sociaux ont été acquis de hautes luttes, n’acceptons pas de retourner en arrière.
Chômage, sécurité sociale, retraite, ils n’ont aucune limite, si nous ne résistons pas et ne montrons pas notre détermination, dans quelques années ils nous expliqueront que le travail des enfants doit être remis à l’ordre du jour parce que la nécessité économique et papati, parce que la concurrence et patata.
Nous saluons avec force et solidarité l’ensemble des manifestants et des grévistes.
Villejuif le 13 octobre 2010.
Philippe Villechalane, Porte parole de l’Apeis