
Selon les statistiques du ministère du Travail le chômage a progressé de 0,5% en février, soit 12.800 demandeurs d’emploi supplémentaires, ce qui porte leur nombre à 2.481.100 personnes, avec un taux à 10,1% de la population active. Et il ne s’agit là que des chiffres officiels qui ne prennent en compte que les chômeurs des catégories 1 et 6, au total le nombre de chômeurs est plus près des 5 millions que des 3 millions annoncés.
Pendant que ces mauvais chiffres (qui font suite à une hausse en janvier de 0.7 %) poussent le ministre de la Cohésion sociale Jean-Louis Borloo à reconnaître que le cap d’une baisse de 10% cette année ne sera "probablement pas tenu", Raffarin continu à promettre pour dans quelques mois une « baisse significative du chômage ». Mais c’est vrai qu’on est dans la période du premier avril et que Chirac avait annoncer en 1995 lorsqu’il était maire de Paris qu’on se baignerai dans la Seine…
Pendant que certains ne voient que les courbes, les statistiques et les pourcentages trouvent que 0, 5 % ce n’est pas grand-chose, qu’on fera mieux la prochaine fois, cela représente plus de 12.800 hommes et femmes. 12.800 hommes et femmes de plus qui sont plongés dans l’angoisse et pour certains, trop, beaucoup trop, ce sera même bientôt la survie, la course aux aides et les problèmes familiaux.
Pendant que le nombre de r’miste vient d’augmenter pour toucher plus de un million de femmes et d’hommes, et que le nombre de salariés précaires et pauvres ne se comptent plus tant le précariat est devenu la norme en matière d’emploi, AXA a réalisé sur les 6 premiers mois de l’année 2004, une augmentation de 621 % de ses profits, tandis Total faisait 4 milliards d’euros de bénéfices nets.
Pendant c’temps là, la campagne en faveur d’un oui à la constitution bat son plein : Chirac après un spectacle de sumo fait un appel à la raison, Raffarin, plein d’entrain et de promesses entrent en campagne et même à leur gauche (et peut être plus si à gauche que ça) ça s’agite pour sauver un traité libéral.
Une constitution ou le droit au travail et à l’emploi est, lui, réduit au « droit de travailler » et à « la liberté de rechercher un emploi, de travailler, de s’établir et de fournir des services » (article 11-75).
C’est là un recul très grave par rapport à la Constitution française de 1958, qui reprend le préambule de la Constitution de 1946 : « Chacun a le droit d’obtenir un emploi » et par rapport à l’article 23 de la Déclaration universelle des droits de l’homme de 1958, qui stipule que « toute personne a droit au travail, au libre choix de son travail, à des conditions équitables et satisfaisantes de travail et à la protection contre le chômage ».
Si il n’y a pas volonté de réglementer les licenciements, surtout quand il y à des profits, il faut d’urgence prendre des mesures qui indemnisent décemment, sur la base du SMIC, toutes les formes de chômage.
Il est temps de renégocier le système d’indemnisation du chômage et de faire payer de façon dissuasive les patrons qui ont recours en permanence aux licenciements et à la précarité pour augmenter leurs bénéfices.
Rien n’est du au hasard, le choix de favoriser la politique des grands patrons et des actionnaires à un coût social et humain terrible qui fait survivre des millions d’entre nous avec des revenus d’un autre âge, pour rappel ; le montant du RMI est de 413 euros par mois.
L’APEIS appelle les salariés, les chômeurs, les travailleurs précaires à se déplacer pour voter le 29 mai prochain et déposer dans l’urne un NON de colère, un NON social et donc un NON de raison.