
De Villepin et ses acolytes profitent de l’été pour asséner des coups de massue sur les chômeurs et leurs droits, ils tripatouillent les chiffres pour faire baisser les chiffres du chômage.
Ils annoncent satisfaits, plein de morgue et de suffisance que les chiffres du nombre de chômeurs ont baissés de 35 200, ce qu’ils ne disent pas c’est que dans le même temps le nombre de chômeurs radiés ont augmentés de 43 209, soit un bond de 20 % en un mois.
Il n’y a en réalité aucune baisse du chômage, au contraire puisque les sorties pour retour à l’emploi, les seules qui comptent réellement, ou plutôt qui devraient compter ont diminuées de 5, 8 %.
Et comme ils ne prennent aucune mesure concrète pour lutter contre le chômage, ils s’attaquent aux chômeurs en les culpabilisant, en les contrôlant, en les convoquant avec le secret espoir qu’ils ne viendront pas, ce qui leur permettra de diminuer leurs déjà trop maigres allocations comme dans un grand jeu de punitions et en les radiant.
Ce qu’ils tentent de faire croire c’est que les chômeurs ne veulent pas travailler, qu’ils sont fainéants, de sales profiteurs en somme, soyons un peu sérieux, la majorité des chômeurs ne perçoit que quelques petites centaines d’euros par mois et il ne s’agit par ailleurs aucunement de cadeau car quand on travaille on paient des cotisations pour se prévenir du risque chômage qui devient de plus en plus régulier.
Toute cette argumentation populiste s’appuie sur le fait réel qu’il y a de plus en plus de difficultés dans l’emploi, que les salaires ne sont pas au niveau, loin s’en faut et que les conditions de travail ne cessent de se dégrader, ils nivellent par le bas et pour ce faire ils tapent à bras raccourci sur les plus faibles, les plus précaires et les plus pauvres.
La seule chose qui compte pour De Villepin, son seul objectif, c’est d’avoir un bilan présentable à présenter si j’ose dire, au terme de ses fameux 100 jours, peu lui importe la vie des dizaines, des centaines de milliers de familles qui subiront de plein fouet les effets des diminutions d’allocations, des suspensions et des radiations, il s’en fout du désespoir, de la misère et des urgences quotidiennes.
Afin de lutter efficacement contre ces mesures coercitives qui frappent autant les salariés que les chômeurs, et dont l’unique objectif est de faire copain copain avec le Medef, il convient de prendre de vraies mesures ; indemniser décemment toutes les formes de chômage en est une qui pèserait également sur le niveau des salaires et sur les conditions de travail.
Villejuif le 8 août 2005
Philippe Villechalane,
Porte parole de l’Apeis.