
On nous avait promis en application de la loi dite de cohésion sociale un renforcement du contrôle des chômeurs. Un décret signé par le gouvernement le 22 décembre et publié au Journal officiel la veille de Noël permet aux services du ministère de l’Emploi d’accéder "en cas de présomption de fraude" aux dossiers fiscaux des chômeurs. Ils auront également accès aux documents de l’assurance-chômage et à ceux des administrations sociales.
Ce réveil de Big Brother illustre une fois de plus l’autisme d’un gouvernement qui au lieu de combattre une pauvreté qui ne cesse d’augmenter ne cherche qu’à la gérer sans chercher à la résoudre. En faisant le procès des chômeurs, en les stigmatisant et en les culpabilisant systématiquement : de fainéants hier à fraudeurs aujourd’hui, en les indemnisant de moins en moins, Villepin, Borloo et consorts évacuent les causes réelles du chômage : la politique économique et sociale mise en œuvre en France depuis des années et donc le projet de société capitaliste.
En attaquant de front les chômeurs, le gouvernement, le Medef et malheureusement certains syndicats de travailleurs (ceux par exemple qui signe des accords néfastes à l’Unédic) tentent de s’en prendre au code du travail et donc à l’ensemble des travailleurs.
Certes il est beaucoup plus facile de s’en prendre aux pauvres qu’aux riches et c’est vrai que ce sont des chômeurs qui occupent des logements de fonctions de 900 m² dans les beaux quartiers parisiens, ce sont encore des chômeurs qui bénéficient de certains emplois fictifs dans les mairies de grandes villes, ce sont toujours des chômeurs qui dépensent des millions dans des « frais de bouche » et évidemment ce sont des chômeurs qui ont organisé les magouilles du Crédit Lyonnais et tout ceci avec ce que l’on appelle l’argent public...
Et à l’opposé ce sont bien les riches qui crèvent de misère dans les rues ou dans les bâtiments insalubres de nos villes, ce sont encore les riches qui ont des fins de mois qui commencent le 2 ou le 3, ce sont toujours les riches qui survivent avec les minima sociaux, le business et les p’tites magouilles à 3 francs 6 sous.
Crise des banlieues, la misère qui se développe, crise de leur politique et de ces politiques,… bientôt la chasse aux pauvres ne leur suffira plus pour maintenir leur paix sociale, alors il faudra aller encore plus loin : la prison à perpette pour ceux qui n’ont rien, les coups de fouets pour les RMIstes, le bracelet électronique pour les chômeurs indemnisés, … et un flash ball sur la tempe pour celui qui bosse.
Les chômeurs n’ont jamais demandé à être licenciés c’est la recherche constante de la rentabilité des placements financiers, du profit immédiat du grand patronat et des actionnaires qui a pour conséquence les licenciements massifs et un accroissement de la misère.
La déclaration des droits de l’homme et du citoyen impose à la société de garantir à toute personne privée involontairement d’un travail des revenus suffisants pour pouvoir vivre !
L’UNEDIC gouvernée par les patrons en a décidé autrement et n’en a rien à foutre (profit et statistiques obligent) de balancer des dizaines voire des centaine de milliers de chômeurs dans la plus grande précarité !
La première de nos des revendications à défaut d’avoir un emploi stable, correctement rémunéré est l’indemnisation décente de toutes les formes de chômage et de précarité. Toutes et tous, chômeurs, précaires, intérimaires, temps partiel contraint, intermittents, salariés, étudiants, citoyens ont intérêt à se battre ensemble et de crier à ce gouvernement :
JOYEUX BORDEL
L’apeis, le 27 décembre 2005