
Un homme de 45 ans, poussé à bout par sa situation de chômeur aurait pris en otages, la directrice d’un pôle-emploi à Paris et son adjoint .
Avant de statuer sur cet évènement , les bonnes questions doivent être posées ; Qu’est-ce qui fait qu’un homme passe à l’acte ?
Quels sentiments d’inutilité, de trahison, de négation de son identité, de son rôle, de sa place dans la société ont motivés cet acte désespéré ?
Combien de fois sa dignité a-t-elle été mise à mal ? Combien de vexations ? Combien de convocations et quelles stigmatisation ? Combien de C.V envoyés et combien du mépris des non-réponses ?
Combien de difficultés financières ? Combien d’incompréhennsion avec ses proches ? Combien de projets avortés ?
Combien de choses renvoyés à d’hypothétiques lendemains ? Combien de refus de relations sociales motivés par ce manque d’emploi et par défaut de moyens financiers ?
Plutôt que de réprimer, prenez la mesure et l’ampleur du quotidien des chômeurs et pas seulement du chômage, en termes économiques et statistiques.
Prenez la dimension des millions de vies en miettes, du non avenir, de la perte de confiance, de l’isolement, de la désocialisation, des urgences multiples et quotidiennes.
Il n’y à pas de fatalité, indemnisons décemment toutes les formes de chômage à défaut d’offrir un emploi à chacune et à chacun, cessons de culpabiliser les victimes,
changeons les règles à Pôle-emploi en basant les cotisations non seulement sur la masse salariale mais également sur les produits financiers, les profits et les dividendes.
L’urgence est dépassée, nous exigeons des droits mais aussi de l’espoir !
Villejuif le 17 octobre 2011
Philippe Villechalane
Porte parole de l’Apeis