
Aux côtés des chômeurs, ils revendiquent un revenu « ayant pour référence le Smic ».
C’est un nouvel avatar de la « sécurisation des parcours professionnels », un concept repris de la droite à la gauche : pour faire face à l’insécurité du monde du travail, donnons plus de protection aux travailleurs marginalisés. Hier, des associations de précaires et de chômeurs (AC !, Apeis, MNCP, Coordination des intermittents, Stop précarité, Solidaires...) affichaient leur « plateforme revendicative ». Alors que, proportionnellement, de moins en moins de chômeurs sont indemnisés par l’Unédic (moins de la moitié désormais), elles réclament « un statut de vie sociale et professionnelle » garantissant en cas de licenciement, mais aussi de fin de CDD ou de démission un revenu, « ayant pour référence le Smic », et des droits : « formation, points retraite, progression de carrière, etc. ». Tout salarié à temps partiel devrait pouvoir, à sa demande, passer à temps plein.
Et le financement ? En instaurant une taxe sur les profits financiers, en réorientant les aides aux entreprises, « à pure perte car elles ne sont pas conditionnées aux créations d’emplois », et les exonérations de cotisations sociales accordées aux entreprises.
Ces nouvelles recettes abonderaient un fonds géré par les syndicats, le patronat et l’Etat, « sous le contrôle des associations de chômeurs et de précaires ». « Nous sommes les premiers concernés et pourtant exclus de la gestion de l’Unédic », explique Evelyne Perrin, secrétaire du groupe de travail unitaire. Difficile de se faire entendre : « Quand on parle des chômeurs, les salariés se bouchent les oreilles. La plupart des organisations de salariés font les réformes sur le dos des chômeurs depuis des années. Eux restent balkanisés, isolés », regrette la militante. Dans son livre Emploi : éloge de la stabilité, l’économiste Christophe Ramaux estime qu’il faudrait 15 milliards d’euros au pluspar an pour assurer un revenu de 750 euros par mois à tous ceux qui touchent actuellement moins. C’est 1 % du PIB français.
Par Sonya FAURE