
Un patron allemand est trop malin, il met des chômeurs aux enchères sur Internet. Voilà le principe : un particulier qui a besoin de main d’œuvre style petit boulot met une annonce sur le fameux site en précisant un salaire de départ, qui est n’en doutez pas très bas, et qui est de toutes les façons minimum.
Puis commencent les fameuses enchères, à la baisse bien évidemment ; le chômeur qui sera le moins disant sera l’heureux élu, et comme l’état de pauvreté est massif et se généralise, certains accepteront de travailler pour avoir à peine de quoi se déplacer et manger un casse croûte.
Son entreprise s’appelle « Jobdumping », édifiant non ? Même pour les non bilingues. Et comme il a l’intention de venir s’installer en France en août ou en septembre, mais aussi dans plusieurs pays d’Europe et aux Etats Unis, il cherche un nouveau nom pour sa boîte, avec une sonorité plus positive que « Jobdumping ».
Nous avons quelques suggestions : « Prends-nous-pour-des-imbéciles.com » ou encore « fous-toi-de-notre-gueule.com » mais le plus approprié serait très certainement « l’esclavage-comme-si-vous-y-étiez.com ».
Nous le disons depuis des années, leur rêve à ces patrons, les mêmes qui sont pour le projet de constitution européenne, dont le credo est la « concurrence libre et non faussée », est de revenir en place de grève où ils regarderont nos dents et tâteront nos biceps avant de nous embaucher pour ramasser leurs détritus.
Ce qu’ils souhaitent c’est toujours moins de droits qu’ils appellent contraintes, encore moins de cotisations qu’ils appellent charges et la liberté de tout faire sans retenues, sans éthique et sans morale. Ils confondent décidemment "tout est possible" avec "tout est permis" !
Au fait il se nomme Fabian Lôw ce génial concepteur, si vous le croisez, bottez-lui les fesses de la part des dizaines de millions de chômeurs et de précaires qui n’en peuvent déjà plus des situations d’urgences, de pauvreté et de survie.
Voilà après les patrons qui proposent des délocalisations à l’Ile Maurice ou en Roumanie en contrepartie de salaires de 110 euros par mois, une raison supplémentaire pour voter NON à la constitution capitaliste qui nous est proposée dimanche prochain.
Villejuif le 25 mai 2005.
Philippe Villechalane,
Porte parole de l’Apeis.