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Il faut renégocier le système d’indemnisation des chômeurs !
avril 2004

Les chômeurs ont gagné et vont continuer de gagner en justice, cela remet en cause les certitudes et l’hégémonie patronale, dans le même temps cela attise les tensions, y compris sur le rôle et les objectifs de certains syndicats, la CFDT en particulier.

Le patron des patrons, Ernest Antoine Seillière, malheureusement soutenu par certains dirigeants de la CFDT, déclare qu’il faut remettre en cause le système d’indemnisation, nous pensons qu’il convient de le remettre a plat, ils parlent de charges quand nous disons cotisations.

Il ne s’agit pas là de joute sémantique, il s’agit de choix de société, de l’individu seul, responsable de tous les aspects de sa vie ou d’une société solidaire, cohérente ou chacun aurait sa place, dans l’égalité.

Ils se répandent sur le danger qui menace l’UNEDIC, alors même que le déficit est crée par les baisses de cotisations qu’ils ont décidés, et qui représentent il faut le savoir, près de trois milliards d’euros, soit 80 % du déficit actuel.

Mais déjà le système ne protège plus, puisque seuls 4 chômeurs sur 10 étaient indemnisés par les Assedic, avant la mise en place de la dernière convention qui en excluant 856.700 chômeurs du système d’indemnisation va réduire de façon considérable le nombre de chômeurs indemnisés.

Quand on est licencié parce que les profits ne sont pas suffisants pour satisfaire les féroces appétits des actionnaires et le niveau de profit décidé pas assez élevé, on serait responsable de ne pas retrouver d’emploi ?

Voilà leur logique ou ils semblent confondre le fondement du libéralisme qui les animent et qu’ils définissent par tout est possible alors qu’ils traduisent par tout est permis.

Ce dont il s’agit c’est de la volonté du patronat de faire encore et toujours baisser le coût du travail et pour y arriver, tout est bon, convention Unedic qui exclue 856.700 chômeurs du système d’indemnisation, réforme de l’ASS (Allocation de Solidarité Spécifique) sur laquelle est revenu le Président de la République après les élections.

Mais aussi le RMA, les CDD longue durée, les contrats jeunes, les chèques emplois services, autant de mesures qui dérégulent le salariat, font voler en éclats les protections sociales et le code du travail.

C’est déjà si vrai que le travail ne protège plus contre la pauvreté, un rapport de l’Insee rendu publique il y a quelques mois, annonce qu’il y a trois personnes sans domicile fixe sur dix qui travaillent mais dorment dans des caves, des voitures ou au mieux sur des coins de canapé.

Des millions de salariés à force de temps partiel, de CDD, d’intérim, ne gagnent même pas le SMIC, alors bien évidemment revendiquer une indemnisation décente de toutes les formes de chômage semble mettre en compétition ceux qui ont un emploi et ceux qui en sont privés.

Le plus efficace des moyens pour lutter contre la baisse des salaires, est que les chômeurs soient correctement indemnisés, par ailleurs, toutes les études le prouvent, les chômeurs les mieux indemnisés sont ceux qui retrouvent le plus facilement et le plus vite un emploi.

Il faut mettre en place une sécurité du travail qui soit une branche supplémentaire de la sécurité sociale.

Le PARE (Plan d’Aide au Retour à l’Emploi), nous a été présenté comme Le moyen de lutter efficacement contre le chômage avec le résultat que l’on sait, une augmentation de 6 % du nombre de chômeurs pour l’année 2003, malgré l’explosion des radiations.

Il faut trouver les moyens financiers, et sur cette question, il s’agit d’être cohérent et efficace, il y a plusieurs pistes possibles : D’abord un système de modulation des cotisations qui de façon dissuasive, tienne compte des licenciements et du recours quasi systématique à la précarité de certaines entreprises.

Actuellement, les cotisations UNEDIC sont basées sur la seule masse salariale, ce qui pénalise les entreprises qui maintiennent ou créent des emplois contre celles qui licencient et précarisent, comme variable d’ajustement de leurs profits.

Ensuite une véritable taxation des plus value et des produits financiers des entreprises, qui sont considérables pour les entreprises qui composent par exemple le CAC 40.

Car ce n’est pas la crise pour tout le monde, ainsi par exemple, pour l’année 2003 réalise 450 millions d’euros de bénéfices soit une augmentation de 41 %, Carrefour 1620 millions soit une progression de 17 %, DMC, plus 117 %, Géodis, plus 98 % pour les plus marquantes.

Dans le même temps des millions de femmes, d’hommes, de familles doivent survivre avec quelques petites centaines d’euros par mois.

Les chômeurs se retrouvent expulsés, sans électricité, ils sont forcés au recours permanent à l’urgence, se retrouvent sans avenir ni perspectives, ce qui de fait alimente le désespoir, la désocialisation et la déstructuration.

Il faut une table ronde au Ministère du travail avec les syndicats, l’Etat, les patrons et les associations que se sont données les chômeurs pour une véritable négociation dont l’objectif doit être l’indemnisation décente de toutes les formes de chômage.

23.04.2004

Philippe Villechalane,
Porte parole de l’Apeis.


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