
Un homme de 43 s’est immolé devant son agence Pole emploi à Nantes, le « dernier » d’une bien trop longue liste.
On se souvient dans la dernière période de cet homme poussé au même désespoir devant la CAF de Mantes la jolie.
Il avait épuisé ses droits, il devait se retrouver sans rien, c’est fait !
Qu’il ait ou non épuisé ses droits, on s’en fout,
Qu’il ait ou pas travaillé sans le déclarer on s’en fout.
La seule question qui vaille c’est comment peut-on être sans droits, d’où parle-t-on ? De qui parle-t-on ?
Et puis celles et ceux qui fréquentent Pole emploi ne le savent que trop bien, c’est le siège indiscutable des dysfonctionnements en tous genres, trop-perçus, convocations arbitraires, droits non reconnus, radiations, mauvais calculs…
Le fonctionnement de Pole emploi est tellement opaque qu’il est vrai que certains renoncent à faire leurs déclarations en bonnes et dues formes, mais encore une fois on s’en fout, personne ne devrait se sentir poussé à de telles extrémités.
Il faut des moyens à Pole emploi, matériels et humains, il faut de réelles formations tant tout est devenu compliqué quand il y à prés de 6 millions de chômeurs, toutes catégories confondues.
Il faut resserré les filets de la protection sociale qui sont plus que distendus, il convient d’humaniser rapports et relations.
Il faut enfin prendre la mesure des dégâts à l’œuvre puisque environ 1500 femmes et hommes rejoignent chaque jour l’armée des invisibles.
Il faut imposer une autre logique plutôt que de verser des larmes de crocodile, parce que dans le même temps où ça licencie, où ça appauvrit, en France, en 2011 et malgré leurs crises dont ils nous rebattent les oreilles, 500 familles se sont partagées 271 milliards d’euros et que les entreprises qui composent le CAC 40 on réalisées 87 milliards de bénéfices dont 37 milliards reversés en dividendes aux actionnaires.
Si la société n’est pas en capacité d’offrir un emploi à chacune et à chacun, il faut indemniser décemment toutes les formes de chômage sinon il y en aura d’autres, beaucoup, qui sans espoir et face à ce qu’ils considèrent justement comme injuste laisseront ces terribles messages.
Nous transmettons notre soutien et aussi nos sentiments de colère et d’indignation à la famille, aux amis, aux proches de Djamal.
Villejuif le 14 février 2013
Philippe Villechalane
Porte parole de l’Apeis.