
Edito : ASSEZ DE MEPRIS
Qui aurait cru que les « recalculés » auraient eu la force et le courage de s’attaquer à la grosse machine d’indemnisation ? Avec l’aide et le soutien de leurs associations, ce sont 1 059 630 chômeurs qui ont retrouvés leurs droits.
Après un peu de joie et de dignité retrouvées, la bande des trois (Medef-Raffarin-Borloo) continue sa politique destructive qui s’adresse bien évidemment aux plus pauvres.
Ils nous disent : « Il faut faire des économies pour que cela aille mieux demain. »
Et puis, n’est-ce pas cette phrase qui depuis trop longtemps sert d’alibi pour ceux qui dirigent le pays à exclure de plus en plus d’hommes, de femmes, de jeunes et d’enfants ?
Exclusion du territoire pour les immigrés, exclusion du logement pour les plus pauvres et maintenant exclusion du système d’indemnisations pour tous.
En Allemagne, depuis le début de l’été ils manifestent tous les lundis par centaines de milliers contre les mauvais coups infligés aux chômeurs et c’en est de même pour ceux de Hollande qui étaient plus de 200.000 en octobre dernier avec les mêmes revendications concernant les allocations et les droits des chômeurs.
Au fond, n’est ce pas cette logique qui sacrifie l’être humain au profit des milliards de quelques-uns dont nous sommes en train de souffrir ?
Et ces questions ne concernent pas que les chômeurs mais bel et bien tous les salariés, tous les citoyens et pas seulement par solidarité, mais parce que nos intérêts sont communs, car les attaques sont dirigées contre les mêmes et avec le même objectif : faire baisser le coût du travail.
Il faut bien comprendre qu’il est plus facile et aussi plus rentable d’un point de vue politique de s’attaquer d’abord à celles et ceux qui sont déjà fragilisés par le chômage, la précarité, la pauvreté, le manque d’avenir et de perspectives, pour ensuite s’attaquer à toutes les catégories sociales, les unes après les autres. Et au final, malgré la logique que cela semble imposer, peu seront épargnés.
Il ne faut jamais, perdre de vue que tout est possible, que leur force ressemble de près, à s’y méprendre, jusqu’à se confondre, au sentiment de fatalité qui nous est désormais tombé dessus, tant les non-réponses et les échecs nous mettent seulement sur un mode défensif et d’acceptation, parfois même de soumission.
Il y en a plus qu’assez de vivre à minima, de se priver sur tout, y compris sur l’essentiel et l’indispensable, marre d’être montrés du doigt, culpabilisés.
Alors, à l’image des recalculés qui ont obtenu satisfaction, à l’image des allemands qui se rassemblent par dizaines de milliers chaque semaine contre les mesures infligées aux chômeurs, à l’image des chômeurs de Hollande qui ont manifesté à plusieurs milliers concernant les allocations et le droit des chômeurs, manifestons pour une indemnisation décente de toutes les formes de chômage, pour obtenir des droits, des réponses aux urgences, pour aller vers une place, un rôle, de la dignité pour chacune et chacun d’entre nous.
Si nous sommes nombreux dans la rue nous pouvons peser sur les décisions qui vont se prendre pour nous, sans nous.
Corinne Siergé
Sommaire
Page 1 :
Edito : Assez de mépris
Page 2 :
Le caddie de Charlot (les chiffres du chômage)
Marre des coupures (EDF) !
Page 3 :
Manif du 4/12 + témoignage recalculés
Page 4 :
La loi de cohésion sociale
Page 5 :
Les chômeurs aux bourses du travail
Rubrique juridique (retraites)
Page 6 :
SOS radiations et témoignage
Page 7 :
Mesures sur les transports et répression des fraudes
Pages 8 & 9 :
« L’homme de paille », nouvelle d’Abdel-Hafed Benotman.
Page 10 :
Le travail en prison
Bonnes feuilles.
Page 11 :
Page image
Pages 12 & 13 :
L’Apeis à Londres, compte-rendu du FSE.
Soutien aux allemands en lutte.
Page 14 :
Compte-rendu de la fête de l’Huma
Page 15 :
La chorale Abalabu
Page 16 :
Comités locaux
Tribune libre contre les expulsions
Un poème d’A-H. Benotman