
A quelques jours de l’hiver, il fait froid, très froid, ce n’est pas d’une discussion de café du commerce dont il s’agit, mais d’un constat qui frappe des hommes, des femmes, des familles, des enfants.
En France, pays des droits de l’homme, il y a plusieurs centaines de milliers de personnes sans domicile fixe, dont plusieurs dizaines de milliers d’enfants et cela ne va pas s’arranger, au train où vont les licenciements, le développement de la précarité qui devient la norme en matière d’emploi, l’explosion de la pauvreté qui touche dorénavant près de 20 % de la population.
Des hommes et des femmes vont mourir, c’est sur, on va nous annoncer que c’est l’hiver, qu’ils sont morts de froid, il n’en ai rien, c’est de misère, d’isolement, de désespoir, d’abandon que vont mourir ces hommes et ces femmes.
C’est insupportable quand certains ne savent plus quoi faire de l’argent qu’ils gagnent sur le dos même de celles et ceux qu’ils exploitent, qu’ils poussent vers une société de non droits, de négation même de leur identité ou l’insécurité sociale règne au profit d’une sécurité sécuritaire, qui est en place pour encadrer la pauvreté et la précarité.
A titre d’exemple et seulement d’exemple, car les cas sont nombreux, les huit principaux dirigeants d’ Aventis perçoivent l’équivalent de 15.000 SMIC, soit près de 40.000 RMI, dans le même temps où ils veulent licencier 1800 salariés et fermer la moitié de leurs sites.
L’ANPE, dépense 2, 5 milliards d’euros pour son logo et la communication qui l’accompagne, ce qui représente un an d’allocations chômages pour 10.000 chômeurs alors que dans le même temps, le MEDEF et la CFDT réduisent leurs droits, les éjectent du système d’indemnisation pour lequel ils ont cotisé, le gouvernement met en place le RMA, forme de travail obligatoire, dans le seul but de faire encore et toujours des cadeaux au patronat.
Il faut que le gouvernement prenne immédiatement des mesures afin de mettre a l’abri les hommes, les femmes, les familles et les enfants à la rue, il faut en faire une cause nationale et débloquer les moyens nécessaires, au règlement de cette urgence absolue.
Demain il sera a coup sur trop tard, certains verseront des larmes de crocodile sur les morts, ce serait la faute à pas de chance, à la fatalité.
Il faut interdire les expulsions quand il n’y a pas de relogement, il faut des réponses d’hébergement dans l’urgence, il faut changer la donne dans certains foyers où les personnes sans domicile fixe ne veulent même plus aller tant il y a de contraintes.
Et il ne sert a rien de faire les trois petits singes, ne rien voir, ne rien entendre et ne rien dire, il faut voir, entendre et dire que c’est inacceptable et qu’il faut des réponses immédiates car l’urgence c’est tout de suite.
L’APEIS, le 11 décembre 2003.