
Les mesures annoncées par le Premier Ministre pour mettre un sérieux coup d’arrêt au fléau qu’est le chômage sont un coup d’épée dans l’eau, sauf pour les patrons qui ont gain de cause sur la flexibilité et à terme sur la remise en cause du code du travail.
Est-ce que s’attaquer au chômage comme La priorité absolue passe par le fait de remettre les retraités au boulot ?
Avant toute autre chose c’est méconnaître l’état dans lequel on se trouve après une vie de dur labeur, mais c’est également la porte ouverte à la remise en cause du système des retraites, ils reconnaissent également, de façon implicite que le niveau des retraites est trop bas pour vivre.
Ensuite les périodes d’essais passent de 3 mois à deux ans, c’est en clair la précarité des contrats de travail à durée indéterminée et cela signifie que certain-e-s vont en permanence être à l’essai.
Et puis il y a la suppression des cotisations patronales, ce qu’ils appellent charges, sur les salaires au SMIC, ce qui risque d’une part de compromettre sérieusement les augmentations de salaires et les possibles et nécessaires évolutions de carrières d’autre part.
La grande trouvaille c’est la prime de 1000 euros pour ces « fainéants de chômeurs » qui accepteraient, enfin de prendre un sale boulot mal payé dont personne ne veut et surtout pas ceux qui affichent leur mépris en osant proposer cette aumône de 1000 euros.
Enfin la cerise sur la gâteau c’est évidement le renforcement du contrôle des chômeurs, cela culpabilise et stigmatise les victimes des choix que font les amis de De Villepin ; patrons du Medef et actionnaires.
Alors que chacun sait que quand il y a baisse du chômage (ce qui est exceptionnel) c’est justement parce que les contrôles sont déjà si nombreux et tellement tatillons que les radiations se comptent par dizaines de milliers.
Pendant qu’ils nous balancent de la poudre aux yeux agrémentés de quelques larmes de crocodiles, ils refusent que Lustucru vivent grâce à ses salariés qui ont monté un dossier sérieux afin de devenir une coopérative ouvrière, deux mots de trop pour eux surtout quand ils sont accolés.
Ce dont les patrons du Medef et les actionnaires rêvent c’est de nous voir en place de grève, où ils pourront tâter nos biceps et regarder nos dents avant de nous embaucher à l’heure ou à la journée selon l’état de leurs carnets de commandes, De Villepin s’y emploie !
Villejuif le 09 juin 2005
Philippe Villechalane
Porte parole de l’Apeis