
« Beaucoup de gens ne passent pas un bon Noël : on est les porte-parole des sans-voix », s’emporte Maguy, 54 ans. Comme elle, entre 1 500, selon la police et 4 000 personnes, selon les organisateurs, sont venues manifester samedi à Paris, de la place de la République au siège de l’Unedic (12e). Chômeurs, précaires, stagiaires, ils ont voulu « rappeler qu’ils existent » aux candidats à l’élection présidentielle, derrière une banderole de tête proclamant « Temps, travail, argent : changeons les règles ». « Qu’on croit ou pas au Père-Noël, nous aussi on a envie de faire des cadeaux à nos enfants », raconte Philippe.
Plus loin, les stagiaires du collectif Génération précaire sont aussi là, le visage caché comme toujours par des masques blancs. « Sarkozy au RMI !
», crient certains manifestants, tandis que d’autres demandent aux pouvoirs publics de « combattre le chômage, pas les chômeurs ».
C’est la quatrième année que les trois associations de chômeurs, Apeis, MNCP, AC !, et la CGT-chômeurs fixent un tel rendez-vous à l’approche des fêtes de fin d’année. « Le but, explique Philippe Villechalane, porte-parole de l’association pour l’emploi, l’information et la solidarité des chômeurs et précaires, c’est de montrer qu’on existe, de rappeler qu’il y a cinq millions de chômeurs et sept millions de travailleurs pauvres en France, mais aussi de dire qu’il n’y a pas de fatalité. Notre situation est le résultat de choix politiques et sociaux, faits par les dirigeants et les entreprises, dans une société riche. »